Noyer mouluré, sculpté et doré ; velours rouge brodé.
H. 91 cm. (36 in.) ; L. 69 cm. (27 ¼ in.) ; Pr. 58.5 cm. (23 in.).
ESTAMPILLE : G. IACOB, visible sous l’une des traverses de l’assise.
MARQUES ET INSCRIPTIONS : N° 3, marque manuscrite à l’encre noire visible à plusieurs reprises au revers des traverses de l’assise, et désignant le fauteuil n° 3 sur les quatre de cet ensemble livrés par Georges Jacob en 1781 ; lettres cursives T S incisées au revers de l’une des traverses de l’assise, cette inscription fut peut-être usitée pour désigner le palais des Tuileries sous la Révolution, le Consulat et l’Empire, ainsi que l’on peut également le voir sur des étiquettes imprimées, toutes aussi rares, visibles sur une suite de quatre fauteuils en bois doré (six à l’origine) exécutés par Jacob Frères, initialement commandés pour le palais du Directoire exécutif, actuel palais du Luxembourg, mais placé en 1800 au palais des Tuileries, dans le premier salon de Joséphine Bonaparte, au rez-de-chaussée de l’aile sud du palais ; ces fauteuils sont aujourd’hui conservés au Mobilier national, à Paris (inv. GMT 1445/004) ; E. de Rostchild [sic], inscription manuscrite au crayon noir, visible sous l’une des traverse de l’assise, et désignant le baron Edouard Alphonse James de Rothschild (1868-1949) ; R.MA., lettres capitales manuscrites à la peinture noire visible au revers de l’une des traverses de l’assise et signifiant Rothschild Marine, marque d’inventaire employée par l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (Équipe d’intervention du Reichsleiter Rosenberg), en charge de la confiscations de biens appartenant à des Juifs et à des francs-maçons dans les territoires occupés par les Allemands.
PROVENANCE : livré par Georges Jacob en juillet 1781, en suite de trois autres fauteuils identiques, d’une sultane et de deux chaises, pour meubler le boudoir de Marie-Joséphine de Savoie (1753-1810), comtesse de Provence, au château de Brunoy (Essonne, anciennement Seine-et-Oise) ; saisie révolutionnaire en 1793 ; placé au palais des Tuileries sous le Consulat et/ou l’Empire, ainsi que l’indique la présence des lettres cursives T S incisées au revers de l’une des traverses de l’assise, et désignant, à cette époque, les Tuileries ; collection du baron Edouard Alphonse James de Rothschild (1868-1949) ; confisqué en 1940 par l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (Équipe d’intervention du Reichsleiter Rosenberg), en charge de la confiscations de biens appartenant à des Juifs et à des francs-maçons dans les territoires occupés par les Allemands, et envoyé au monastère de Buxheim, ; récupéré par la Section des monuments, beaux-arts et archives au monastère de Buxheim, en Bavière ; récupéré par les Monuments Men et restitué au baron Edouard de Rothschild ; collection de son fils, le baron Guy de Rothschild (1909-2007) et de son épouse, Marie-Hélène (1927-1996), née Van Zuylen Van Nyevelt Van de Haar, à l’hôtel Lambert, à Paris ; puis descendance Rothschild jusqu’à nos jours.
SOURCE : Archives nationales, R5 522, Apanage de Provence, Mémoires arrêtés, non soldés.
BIBLIOGRAPHIE: Hector Lefuel, Georges Jacob, ébéniste du XVIIIe siècle, Paris, p. 219-220 ; Claude Frégnac, Belles demeures de Paris 16e – 19e siècle, Paris, 1977.
1. Vue de notre fauteuil ornant l’hôtel Lambert en 1977, reproduit dans l’ouvrage de Claude Frégnac, Belles demeures de Paris 16e – 19e siècle, Paris, 1977.
2. Vue de notre fauteuil ornant l’hôtel Lambert en 1977 (détail), reproduit dans l’ouvrage de Claude Frégnac, Belles demeures de Paris 16e – 19e siècle, Paris, 1977.