Palissandre de Rio ; bronze argenté.
H. 86 cm. (34 in.) ; L. 46.5 cm. (18 ½ in.); Pr. 46.5 cm. (18 ½ in.).
PROVENANCE : collection particulière.
BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE: Catalogue des meubles d’art, etc, provenant de la succession de feu M. Edouard Lièvre, Paris, Hôtel Drouot, salle nos 8 & 9, Mes L. Lémon et P. Chevallier, 21 mars 1887.
Edouard Lièvre fut un des premiers artistes à pouvoir admirer « Le Musée chinois de M. de Montigny », regroupant la collection « d’art antique et de haute curiosité de la Chine » ramenée par cet ancien consul de France à Shanghai qui fut achetée par le Louvre à l’Exposition universelle de 1855. Il est certain que la présence au Louvre de cette collection frappa particulièrement l’imaginaire des artistes et leur fit entrevoir de nouvelles possibilités.
Au moment où faisait rage le débat d’idées autour de l’union entre les arts et l’industrie, Edouard Lièvre décida d’apporter sa pierre à l’édifice en créant ses propres modèles. S’appuyant sur sa connaissance encyclopédique des styles européens et étrangers, il parvint à résoudre le nœud gordien auquel furent soumis les designers au XIXe siècle, à savoir l’adéquation entre la forme d’un objet, sa fonction et son décor. Lièvre s’attacha à regrouper une petite équipe de collaborateurs habiles qui exécutèrent, d’après ses modèles et sous son contrôle, des meubles de luxe, des bronzes, des céramiques et des tissus inspirés des styles historiques européens (Renaissance, Louis XVI), mâtinés d’influences orientales (Inde, Perse) et extrême-orientales (Chine, Japon). S’il resta fidèle aux grandes lignes caractéristiques de chaque idéal, il parvint à varier le système de l’ornementation et à créer des pièces ayant un cachet nouveau. Lassés des contrefaçons et du manque d’originalité de la majeure partie des productions de cette époque, les amateurs éclairés (Sarah Bernhardt, Edouard Detaille, Simon Lazard, la princesse Mathilde, etc.), mais aussi les fabricants de bronzes, de meubles (Leprince, Roux, Sormani, etc.) ainsi que les plus prestigieuses maisons de décoration (Allard, Bing, L’Escalier de Cristal) ne s’y trompèrent pas, non seulement de son vivant mais également après son décès.