GRAND FAUTEUIL DE BUREAU

EN ACAJOU ET CUIR ROUGE

Paris, vers 1795-1800.
JACOB FRÈRES (PARIS, 1796-1803)

Acajou sculpté ; marqueterie d’ivoire et d’ébène ; cuir rouge.

H. 96.5 cm. (38 in.) ; L. 71 cm. (28 in.) ; Pr. 76 cm. (30 in.).

MARQUES ET INSCRIPTIONS : C B, lettres au pochoir visible au revers de la ceinture de l’assise du fauteuil.

PROVENANCE : collection particulière.

Le domaine du siège à la fin du XVIIIe siècle fut marqué par un renouveau des formes issu en particulier du règne animal. La période du Directoire vit en effet se multiplier les pieds en jarret de lion, à l’image de ceux, particulièrement puissants et remarquablement sculptés, flanquant notre fauteuil.

Imposant et confortable, ce modèle de fauteuil rencontra un large succès et continua à être édité sous le Directoire par les frères Jacob, fils de Georges. Plusieurs exemplaires sont aujourd’hui répertoriés dans des collections publiques et privées. Celui dans les collections du château de Malmaison servit à Bonaparte dans son hôtel de la rue de la Victoire. Une paire de ces fauteuils, estampillés G. IACOB, fit partie de la collection de S.A. le prince Murat. Ce siège fut aussi à plusieurs reprises reproduit dans des portraits. On le retrouve ainsi dans celui du compositeur François-Adrien Boïeldieu (1775-1834), célèbre portrait en pied exécuté en 1800 par Louis-Léopold Boilly (1761-1845), et conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen. Un fauteuil de ce type est également visible sur un portrait du fils du peintre Isabey, Eugène, présenté au Salon de 1810 par Louis-André-Gabriel Bouchet (1759-1842).

Les Jacob comptent parmi les plus célèbres familles d’ébénistes parisiens qui parvinrent, sur trois générations actives dès le dernier tiers du XVIIIe siècle et jusqu’à la fin de la première moitié du XIXe siècle, à maintenir au premier rang la réputation de leur entreprise. Georges Jacob, le père de la dynastie, obtint sa maîtrise en 1765. De 1773 à la Révolution, il ne cessa de travailler pour le Garde-Meuble de la Couronne, fournissant les principales résidences royales. A partir de 1781, il occupa diverses fonctions dans sa corporation des menuisiers-ébénistes. En 1788, il devint syndic-adjoint et devait passer syndic l’année suivante. Sous le Premier Empire, Jacob-Desmalter devint menuisier-ébéniste-fabricant de meubles et bronzes de L.L.M.M.I.I. et R.R. (Leurs Majestées Impériales et Royales), l’Empereur et l’Impératrice étant également Roi et Reine d’Italie depuis 1805. Pendant tout le règne de Napoléon 1er, il fut le principal fournisseur du Mobilier Impérial, distançant et de très loin tous ses contemporains.



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