Rarissime ensemble composé d’une commode à trois vantaux et de sa paire d’encoignures en laque du japon, exécuté pour Armand-Frédéric-Ernest Nogaret (1734-1806), secrétaire du Roi et trésorier du Comte d’Artois, futur Charles X.
Bâti de chêne ; panneaux de laque du Japon ; placage d’ébène ; bois noirci ;
placages de bois de rose et d’amarante ; bronze doré ; marbre Portor.
Commode: H. 93.5 cm. (36 ¾ in.) ; L. 163.5 cm. (64 ¼ in.); Pr. 59 cm. (23 ¼ in.).
Encoignures: H. 95.5 cm. (37 ½ in.) ; L. 79 cm. (31 in.) ; Pr. 56 cm. (22 in.).
Estampilles :
Commode : B.V.R.B., estampille à l’encre visible à deux reprises sur les montants antérieurs d’angle de la commode, chacune flanquée à deux reprises du poinçon de jurande de la corporation des menuisiers et des ébénistes à Paris : JME.
Encoignures : B.V.R.B., estampille au fer visible à deux reprises accompagnée du poinçon de jurande JME.
La provenance de ces trois meuble, fait exceptionnel, est connue de la fin du XVIIIe siècle à nos jours :
• Epoque Louis XVI, vers 1780 : collection d’Armand-Frédéric-Ernest Nogaret (1734-1806), secrétaire du Roi et trésorier du comte d’Artois, futur Charles X.
• Epoque Empire, 1807 : vente après décès d’Armand-Frédéric-Ernest Nogaret, Paris, le 6 avril 1807, sous la direction de Thierry & Langlier, lot n° 788 ; acquis au cours de cette vente par Dominique-Vincent Ramel de Nogaret (1760-1829), qui les enverra meubler sa luxuriante résidence de Montolieu, à proximité de Carcassonne dans l’Aude, connue sous le nom de « Petit Versailles ».
• Première moitié du XIXe siècle : collection de Dominique-Vincent Ramel de Nogaret (1760-1829), dans sa résidence de Montolieu, à proximité de Carcassonne dans l’Aude, puis descendance.
• Epoque Napoléon III, 1860-1865 : acquis entre 1860 et 1865 par le baron Charles Philippe Adolphe Lepic (1822-1890), 2e baron Lepic, préfet de l’Aude de 1860 à 1865, en même temps que le domaine du « Petit Versailles ».
• 1867 : présentés par le baron Lepic à l’Exposition universelle de 1867 à Paris, lot n° 3885 du catalogue général, section histoire du Travail et Monuments Historiques.
• 1897 : vente après-décès du baron Charles Philippe Adolphe Lepic (1822-1890), Paris, Galerie Georges Petit, Me Paul Chevallier, le 18 juin 1897, lots n° 44 et 45, repr. ; acquis au cours de cette vente par M. Lowengard pour le compte de Duveen Brothers à Paris.
• 1897-1898 : vendus par Duveen Brothers à Paris au comte Jacques de Ganay (1843-1899) et à la comtesse de Ganay, née Renée de Maillé de La Tour-Landry (1851-1933).
• Première moitié du XXe siècle : collection du baron Maurice de Rothschild (1881-1957).
• 1950 : collection d’un certain Mr. Openmeiner [très certainement Oppenheimer] en juillet 1950 (voir l’étiquette figurant sous le marbre de la commode qui signale que lesmeubles se trouvent à ce moment là dans l’une des remises du célèbre antiquaire Mr. Lion, boulevard Haussmann).
• 1956 : collection Rosenberg and Stiebel, Inc., à New York, en 1956 ; acquis par le baron Elie de Rothschild (1917-2007).
• De 1956 à nos jours : collection du baron Elie de Rothschild (1917-2007), la commode et les encoignures sont placés dans son hôtel particulier du 11 rue Masseran à Paris ; puis descendance.
Exposition : Exposition universelle de 1867 à Paris, lot n° 3885 du catalogue général, section histoire du Travail et Monuments Historiques.
Marques et inscriptions : A la Croix de Lorraine / Chenue SARL fondée en 1760 […], étiquette imprimée rectangulaire de la maison Chenue, datée d’un coup de tampon du 29 juillet 1950, et portant l’inscription manuscrite au stylo bleu : Mr. Openmeiner [Oppenheimer] / Remise Lion / Bd Haussmann, collée sous le plateau de marbre, au niveau de l’angle antérieur droit ; ROTHSCHILD / PS 29, inscription manuscrite à la craie bleu visible sous le marbre à gauche.
BIBLIOGRAPHIE : Exposition Universelle de 1867 à Paris. Catalogue général publié par la Commission impériale, Section histoire du Travail et Monuments Historiques, Deuxième partie, Paris, E. Dentu Editeur, Paris, 1867, p. 459, lot n° 3885 ; Exposition Universelle de 1867 à Paris. Rapports du jury international publiés sous la direction de M. Michel Chevalier, Groupe I, Classes 1 à 5, Paris, Imprimerie administrative de Paul Dupont, 1868, p. 184 ; Seymour de Ricci, Louis XVI Furniture, Londres, 1913, p. 191 ; Charles Packer, Paris Furniture by the Master Ébénistes, Newport, 1956, fig. n° 72 ; Jean-Pierre Baroli, ‘Le mysterieux B.V.R.B enfin identifié’, Connaissance des Arts, mars 1957, p. 56-63 ; Douglas Cooper, Les grandes collections privées, Paris, éditions du Pont Royal, 1963, p. 168-179, repr. en couverture ; Mitchell Owens et Derry Moore, In House, New York, 2009, p. 103.