Argent doré ; nacre ; bois ; et glace d’origine.
SIGNATURE : Ed. AMORY Fecit, gravé au revers de la base en argent doré du pied postérieur du miroir.
H. 74 cm (29 ¼ in.).
PROVENANCE : acquis en 1857 auprès du joaillier-bijoutier Rouzé, sis au n° 14 du boulevard des Italiens à Paris, par le baron Jacob Mayer de Rothschild (1792-1868), dit James de Rothschild, emblématique fondateur de la branche française de la famille Rothschild ; collection du baron James de Rothschild et de la baronne Betty de Rothschild (1805-1886), dans le Grand Hall du château de Ferrières, en Seine-et-Marne ; puis par filiation directe, collections successives du baron Alphonse de Rothschild (1827-1905), du baron Édouard de Rothschild (1868-1949) et du baron Guy de Rothschild (1909-2007) et de son épouse, Marie-Hélène (1927-1996), née Van Zuylen Van Nyevelt Van de Haar ; puis descendance.
EXPOSITION : Musée rétrospectif, exposition de l’Union Centrale des Beaux-Arts appliqués à l’Industrie, présentée en 1865 au Palais de l’Industrie à Paris, section Orfèvrerie / XVIIe siècle, n° 4020 (M. le bar. J. de Rothschild) : « 4020. Cadre de miroir en nacre de perle, monté en argent doré ; au sommet, un masque de femme coiffée de plumes, d’où partent des enroulements feuillagés et des pentes de fleurs dans le genre de Bérain. Signé : E. Amory fecit. Travail français. (Commencement du XVIIIe s.) M. le bar. J. de Rothschild ».
BIBLIOGRAPHIE : Musée rétrospectif, catalogue de l’exposition de l’Union Centrale des Beaux-Arts appliqués à l’Industrie, présentée en 1865 au Palais de l’Industrie à Paris, Paris, Librairie centrale, 1867, p. 348, cat. n° 4020 (M. le bar. J. de Rothschild).
Chef d’œuvre de l’orfèvrerie anglaise à l’époque des règnes successifs de George I (1714-1727) et de son fils George II (1727-1760), ce miroir de table ou de toilette particulièrement rare et précieux, en argent doré et nacre, fut acquis en 1857 auprès du joaillier-bijoutier Rouzé, sis au n° 14 du boulevard des Italiens à Paris, par le baron Jacob Mayer de Rothschild (1792-1868), dit James de Rothschild, emblématique fondateur de la branche française de la famille Rothschild. Ce miroir témoigne assurément de l’influence des modèles gravés par Jean I Bérain (1640-1711), « dessinateur de la Chambre et du Cabinet du Roi » sous Louis XIV, en Angleterre au cours du premier tiers du XVIIIe siècle.
Le miroir orna une table du Grand Hall du château de Ferrières, résidence en Seine-et-Marne bâtie de 1855 à 1859 par l’architecte Joseph Paxton (1863-1865) pour le compte du baron James et de son épouse, la baronne Betty de Rothschild (1805-1886), qu’immortalisa Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) en 1848. Il apparait à cet emplacement sur une aquarelle d’Eugène Lami (1800-1890), signée et datée de 1863. Il est également visible sur une photographie prise au cours de la même période, entre 1863 et 1868, appartenant à un album intitulé Château de Ferrières, regroupant 16 photographies sur papier albuminé prises d’après des négatifs sur verre au collodion, conservé à la Bibliothèque nationale de France.
Bien que peu documenté, Edward Amory fut un orfèvre réputé à Londres dans les années 1720-1740. S’il suivit une formation d’orfèvre, il ne semble cependant pas avoir été inscrit à la Worshipful Company of Goldsmiths, de sorte que nous ne connaissons aujourd’hui de sa production que quelques œuvres signées, comme ici Ed. Amory Fecit ou Ed. Amory Londini Fecit. Nous savons qu’il travailla simultanément l’argent et le bronze doré, et collabora à plusieurs reprises avec le célèbre horloger londonien Charles Clay (horloger au Board of Works de Sa Majesté 1723-1737, † en 1740).
Ill. 1 – Vue de notre miroir photographié entre 1863 et 1868 dans le Grand Hall du château de Ferrières. Recueil du baron James de Rothschild (1792-1868), intitulé Château de Ferrières, regroupant 16 photographies sur papier albuminé réalisées d’après des négatifs sur verre au collodion, entre 1863 et 1868. Paris, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie (inv. PETFOL-VE-1402).
Ill. 2 – Eugène Lami (1800-1890), Ferrières, le Hall, aquarelle montrant notre miroir (détail), signée et datée 1863. Collection particulière.
Ill. 3 – Vue de notre miroir photographié entre 1863 et 1868 dans le Grand Hall du château de Ferrières. Recueil du baron James de Rothschild (1792-1868), intitulé Château de Ferrières, regroupant 16 photographies sur papier albuminé réalisées d’après des négatifs sur verre au collodion, entre 1863 et 1868. Paris, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie (inv. PETFOL-VE-1402).
Ill. 4 – Vue de notre miroir photographié entre 1863 et 1868 dans le Grand Hall du château de Ferrières. Recueil du baron James de Rothschild (1792-1868), intitulé Château de Ferrières, regroupant 16 photographies sur papier albuminé réalisées d’après des négatifs sur verre au collodion, entre 1863 et 1868. Paris, Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie (inv. PETFOL-VE-1402).
Ill. 5 – Eugène Lami (1800-1890), Ferrières, le Hall, aquarelle montrant notre miroir, signée et datée 1863. Collection particulière.
Ill. 6 – Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780–1867), Portrait de la baronne Betty de Rothschild (1805-1886), épouse de James de Rothschild, huile sur toile, Paris, 1848. Collection particulière.