« ARABE D’EL AGHOUAT, FAMILLE SYRO-ARABE »

CHEF-MODÈLE EN BRONZE À PATINE BRUNE, 1856

Paris, vers 1856
CHARLES CORDIER (CAMBRAI, 1827 – ALGER, 1905)

Chef-modèle en bronze à patine brune.

H. totale avec le piédouche : 48 cm. (19 in.)
H. du piédouche circulaire et mouluré en bois noirci : 14 cm. (5 ½ in.).

PROVENANCE : famille de l’artiste par descendance.

Ce chef-modèle, monté sur un piédouche circulaire et mouluré en bois noirci, est demeuré dans la famille de l’artiste par descendance jusqu’à nos jours. On en avait totalement perdu la trace, même si on en soupçonnait l’existence. Il constitue une redécouverte majeure dans l’œuvre de Charles Cordier. Il s’agit là en effet de la fonte ‘source’ qui servit de référence et d’étalon à tous les tirages suivants de ce buste réalisés par le sculpteur.

« Le beau n’est pas propre à une race privilégiée, j’ai émis dans le monde artistique l’idée de l’ubiquité », extrait du discours prononcé en 1862 par Charles Cordier devant la Société d’anthropologie.

Figure majeure de la sculpture française sous le Second Empire, totalement en phase avec les grands mouvements de défense des libertés qui se manifestèrent au milieu du XIXe siècle, Charles Cordier sut, comme aucun autre sculpteur avant lui, magnifier, à travers la grande singularité de son talent et le triomphe de sa luxueuse polychromie, cet idéal de la beauté vu à travers le seul prisme du « respect de l’autre ».

Le sculpteur réalisa ce célèbre portrait, connu sous le nom de l’Arabe d’El Aghouat, lors de son second séjour en Algérie qui se déroula entre avril et octobre 1856, et exécuta à son retour à Paris le chef-modèle en bronze de cette tête présenté ici. D’un vérisme stupéfiant, celui-ci montre une qualité de fonte et de patine absolument irréprochable. Il a été très soigneusement ciselé à froid, au plus proche de l’empreinte originale, afin de pouvoir parfaitement jouer son rôle d’étalon pour les tirages suivants. Un chef-modèle a toujours pour vocation d’être parfait en tout point, raison pour laquelle il n’est d’ailleurs jamais voué à être vendu, demeurant la propriété exclusive de son créateur. Il affiche ici une forme de naturalisme appuyant sans faille le propos à la fois anthropologique et ethnographique de l’artiste, et nous donne l’occasion exceptionnelle de voir totalement « à nu » cette œuvre que Cordier enveloppera systématiquement par la suite de burnous et autres draperies en marbre-onyx d’Algérie et en marbres polychromes.



Demande d'informations